Réveillon 2006
au Maroc
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Jour
3 (31 Décembre 2005) :
Tamtattouch - Mharech (réveillon…) |
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sur les photos |
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Au matin, je
me lève de bonne heure, frigorifié, car nous
avons passé la nuit dans une annexe non chauffée.
Je
constate
qu'il a bien gelé,
genre -3 ou -4°C,
vu l'épaisseur
de givre sur les pare-brise.
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On va finir l'auto
d'Indy, après quoi nous nous mettrons en route…
Il est
près
de 14 Heures quand nous partons, avec l'AK parée d'une
nouvelle B.V.
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C'est
là que les emmerdes vont réellement commencer
pour nous… |
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Tony conduit.
Nous roulons une dizaine de kilomètres dans les gorges
du To Dra.
C'est très joli, il fait vachement beau
pour un 31 décembre et je suis en train d'envoyer
des SMS de "Bonne Année" à mes proches.
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Tout à coup, à l'endroit
où la route est coupée, Tony
hurle: "Y'a
plus de freins…"
Je relève la tête… Trop tard… Je vois
le talus… Des gens partout… Les rochers… Et
on s'éclate dedans…"
N.B:
La photo ci-contre a été prise (par Joël) tôt le matin, alors
que l'endroit était très peu fréquenté. Imaginez
l'endroit avec des centaines de personnes… |
"PUTAIN
DE BORDEL DE MERDE" je pense dans ma tête.
Je le
pense tellement fort que ça doit s'entendre à 10Km à la
ronde… Suis pas venu ici pour bousiller l'auto.
"Quel
con"…
Tony, qui n'avait
pas sa ceinture, a mis un coup de boule au pare-brise, au rétro et au toit.
Il a la lèvre coupée et quelques bosses.
Suis sonné aussi,
mais j'en ai rien à foutre.
Faut que l'auto
sorte de là et
et roulant. Le plus vite possible.
"Me gâcher
mon nouvel an, quel con…"
Avec un peu de recul,
j'ai compris que le seul con dans l'histoire,
c'était moi, "me, my
self and I". Mais cela ne s'apprend que si on l'a vécu… Pas
besoin de me justifier.
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Et
voilà l'travail… |
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Toujours
est-il que nous sommes le 31 décembre, aux fins fonds
du Maroc, avec une 2CV qui a percuté des rochers de
face à (au moins) 50Km à l'heure.
"Pas belle,
l'auto…". En plus, on a fait "crash-test dummies…"
La rage au
corp (et au coeur), je fais le bilan de la situation:
c'est
fort chiffonné, mais aucun organe vital n'est touché.
Donc
on répare.
Avec l'aide
de Johnny, Zitouni, Ben, Fab et l'assistance logistique de "Tourist",
nous commençons à déplier
et redresser ce qui doit l'être.
Göran, "Pit'bull" et
Indy ont accompagné Tony à l'infirmerie
du coin. Ils nous le ramènent "raccommodé" mais
en bon état.
C'est
du solide !!!
Avec
un pansement sous le nez qui donne l'impression d'une moustache,
il reçoit
le sobriquet de Mouss.
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Désolé pour
le peu de photos des réparations, mais on avait d'autres
chats à fouetter…
Bref,
après avoir déplié les tôles moteur
et carrosserie, changé le cul de boîte (et, à nouveau,
un maître-cylindre prêté par Indy), une roue
et les axes de suspension, la Deuche commence à ressembler à nouveau à une
automobile.
On retourne le pare-brise, on déplie le toit
et on est bon là, non?
Nous ramassons nos restes et nous
remettons en route.
Il est près
de 21 Heures et il faut faire environ 170 bornes, dont 90 de
piste (de la vraie…).
Au début, ça se passe
bien sur le goudron.
On jardine un peu dans Alnif pour trouver
la station service, mais on finit par faire le plein avant
le "désert".
Puis la piste "cool" :
Ben dépend ses phares
et commence à plier son train avant, mais ça
roule encore bien.
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Zitouni
plante dans les freins de sa Land-Rover: "Il est minuit!
Bonne Année 2006!".
On pète une bouteille
de champ et Zitouni lance quelques feux d'artifice… au
milieu de nulle part).
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Nous
reprenons la piste… et ça
(re)commence à chier ferme…
L'AZAM de Ben a
bouffé du sable.
A
environ 1 Heure du mat' et dans le désert, je décrête
que ce n'est pas une bonne idée de démonter un carbu.
Si on l'attelle au Land, il va pulvériser son auto endéans
les 3 kilomètres suivants.
Je vais donc le tracter, en
récupérant
son co-équipier, Fab. (Tony est avec Johnny, car l'ambiance
est un peu "tendue" entre nous depuis le coup du
rocher).
Nous arrivons au
point N31.05.446/W04.52.547 et plus rien ne ressemble au road-bok…
Fab va ramasser un "fossile", en attendant, pour faire
passer le temps.
"Un crane de mouton…" je lui
dis. Déçu, le garçon.
Zitouni et Tourist,
dans le Land, font des boucles de manière à trouver
une passe praticable. On retrouve la piste (ou plutôt
LES pistes) et nous traçons au cap, derrière
Johnny.
J'ai toujours Ben et sa Deuche au cul… Quelque
part, je suis quand-même très fier de pouvoir
tracter une autre 2CV avec la mienne, même mutilée.
C'est bon pour le moral (ou ce qu'il en reste).
Mais ça
ne va pas durer longtemps…
Nous arrivons dans
les premières langues de sable "sérieuses".
Tout-à-coup,
j'ai l'impression de traîner un cheval
mort et… je me tanke aussi tôt. ("tanker" =
s'ensabler).
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On
est dans du mou et Ben vient de finir d'éclater son
train avant :
bras de suspension plié depuis longtemps, plus
biellette de direction arrachée…
La photo a été prise
le lendemain, bien entendu, quand Ben a été récupérer son AZAM. |
Je
suis naze, crevé, mort…
Zitouni,
même s'il m'en veut parce que j'ai exigé de
rattacher l'aile avant gauche au départ du crash,
nous sauve (encore une fois) du cauchemar.
On est dans le "bien
mou" et
c'est avec une corde de 50 mètres qu'il me sort de
ce mauvais plan.
A l'unanimité, on décide de
laisser l'AZAM sur place et de venir la rechercher le lendemain.
Nous
sommes à une vingtaine de bornes de Mharech,
où les "autres" nous
attendent avec une certaine anxiété.
Il faudra encore près d'une heure pour rejoindre l'oasis.
J'ai
les yeux carrés, je vois des mirages en pleine nuit.
Au
loin, une lumière. Des phares? On s'en rapproche
mais ils s'éloignent…
Nous apprendrons plus
tard que Philippe était à notre
recherche avec l'un des quatre frères de l'auberge,
mais ils ne nous ont pas vus.
La fatigue et la
poussière
me donnent l'impression de rouler entre deux rangées
d'arbres alors que nous sommes au milieu de rien.
Comme
baptême
du désert, je pense que je
suis servi.
Il est environ de
4 Heures du matin quand nous arrivons au campement.
Nos camarades sont soulagés de nous voir, mais restent
tendus : Göran et Indy manquent toujours.
Ils sont partis un peu avant nous du lieu du crash,
mais nous ne les avons pas vus sur la piste…
Nous avalons le
repas que les "quatre frères" de
l'auberge nous tiennent au chaud depuis des heures
et je m'écroule
dans une tente berbère pour une "nuit" de
sommeil.
Le jour se lève dans moins de deux
heures…
À coup sûr,
c'est un "réveillon" dont
je me souviendrai.
De
toute manière, la
fête de la
Saint-Sylvestre est officiellement reportée
au lendemain.
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