Réveillon 2006 au Maroc

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Jour 1 (29 Décembre 2005) :
Nador - Midelt (Auberge de Jaafar)
La traversée en bateau fut calme. Faut dire que, vu les circonstances des jours précédents, c'est pas certain que j'aurais remarqué qu'il pouvait faire "gros temps" en mer…
Les formalités douanières se passent sans encombre et rapidement (paraît-il?). C'est quand-même infiniment plus long que France-Belgique…
Dépaysement total, et on a encore rien vu
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La file à la sortie du port de Nador et les formalités de douane nous prennent environ une heure. Ca va.

Tout le monde est là?
Le groupe reçoit les consignes et recommandations de Philippe.

 

A Nador, nous effectuons le change (1Euro pour environ 10 "Poireaux" locaux) et faisons le "gros entretien" de la Deuche dans une "station-service". 2.300 kils "pied dans le phare", ça a dégommé le moteur.
Malgré un changement de maître-cylindre, les freins merdent encore et, avec Johnny et Göran, nous sommes les derniers à prendre la route.

Vers 13 Heures, nous déjeunons dans une bourgade.
R.A.S., si ce n'est un gros bug dans le road-book pour carrefour "profondément modifié". On a paumé Göran… mais il se rend compte de son erreur et nous rejoint rapidement.

Plus on descend vers le sud, plus les routes rétrécissent.
Ca nécessite quelques explications: le tarmac est posé à même la piste. Chaque véhicule qui passe éjecte un peu de goudron dans le bas-côté… Après quelques années et quelques milliers de passages, la route qui, au départ, faisait 6 ou 8 mètres de large n'en mesure plus que 2 ou 3…
La technique qui consiste à "viser le milieu du capot du mec d'en face" est assez impressionnante, mais on s'habitue vite ;o)

La route est magnifique, mais je me prends la tête avec Tony: il n'est pas en rythme avec nos camarades et nous nous faisons distancer. Je suis toujours à la cadence européenne et j'oublie que nous avons changé de continent.

A Missour, j'ai repris le volant, mais nous sommes un peu "en ballon" dans la patelin.
A la sortie de la ville, je m'arrête et demande à un policier s'il a vu d'autres voitures comme la nôtre? Ce à quoi il répond: "Oui, vous êtes sur la bonne route. Mais il faudrait aller un peu vite!!!" en donnant une claque amicale sur la portière de la Deuche.
Dans nos contrées, je ne me souviens pas d'avoir reçu les encouragements d'un flic à rouler plus vite…

Autre phénomène auquel nous ne sommes pas habitués sous nos latitudes: la nuit tombe TRÈS vite.
En 1/4 d'heure, on ne voit plus rien…
Et ça nous arrive en montant vers Midelt. Faut dire que c'est le Haut-Atlas…
Depuis un bon bout de temps, nous roulons péniblement "à fond de 3ème", et encore, on a l'impression de se traîner. Comme il fait nuit noire, nous ne nous rendons pas compte que ça grimpe sérieusement et qu'on a le vent de face. En plus, ça caille…
Le lendemain, nous constaterons que nous ne sommes pas loins de sommets enneigés!

Heureusement, dans Midelt, Johnny connaît "la passe" et nous arrivons à l'auberge de Jaafar sans encombre.
Certains de nos petits camarades on cherché durant plusieurs heures.
Faut dire qu'il y a des trous dans la "piste" de la taille d'un immeuble de trois étages…

Bref, partis les derniers, nous sommes synchrones pour l'apéro.

Cette photo n'a pas été prise le premier soir, mais elle représente parfaitement l'esprit de l'organisation :o))

Revenons à l'auberge de Jaafar: l'endroit est surréaliste !!!
Lieu de rencontre des baroudeurs du Haut-Atlas et endroit de "débauche" des notables de la province, l'auberge a été conçue et crée de toutes pièces dans un endroit désert et hostile.
Saïd, le "gardien de l'Atlas", comme il se définit lui-même, est un ingénieur des mines à la retraite. Adopté en Allemagne à l'âge de 4 ans (à la fin de la guerre 40-45), il a eu la chance de faire des études. Au fil du temps, il est devenu une référence mondiale dans le creusement de puits et a collaboré aux plus gigantesques travaux hydrographiques sur la planète.
Il y a quelques années, il a investi toutes ses économies sur ce caillou d'une trentaine d'hectares. En creusant à 600 mètres de profondeur, il a trouvé de l'eau pour irriguer son domaine et y implanter une activité prospère. Actuellement, une trentaine de familles vivent de ses activités, pour le plus grand bonheur de tous, autochtones et touristes.

 

Tony et SaÏd en pleine discussion.

 

Bien que relativement courte, il va sans dire que la nuit fut réconfortante et réparatrice.

 

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